Adrien Blanc, psychologue clinicien, nous parle du rôle et de la place de l'adulte dans la relation enfant/doudou :

Quelle est la place du parent dans la relation enfant/doudou ?

Il y a deux types d’adultes différents : les parents d’un côté, et les professionnels ou les autres personnes à qui sera confié l’enfant, de l’autre. Chez les parents, c’est souvent assez simple : une fois qu’on a repéré ce sur quoi l’enfant s’appuie pour s’endormir ou pour gérer les moments où il ne va pas très bien, il suffit de remettre l’objet au même endroit ; d’avoir une préoccupation pour ça et de ne pas chercher à trop influencer dessus, ni à l’interpréter. Un doudou, ça se respecte. On laisse l’enfant faire ses expériences avec comme il en a envie, c’est son expérience.

 

Quelle est la place du professionnel dans la relation enfant/doudou ?

Les autres adultes, par exemple comme les professionnels en crèche, pensent souvent à tort que, parce que le doudou fonctionne à la maison, il va fonctionner de manière automatique en crèche. Eh bien non ! On est parfois surpris de s’en rendre compte. Mais pour que cela fonctionne, il faut d’abord que l’enfant ait créé un lien avec le lieu, créé un lien avec un professionnel : c’est-à-dire qu’il se sente en sécurité et pas angoissé sur ses besoins primaires, sur ses expériences habituelles. « Est-ce que ça va se passer à peu près comme à la maison ? Est-ce que je vais réussir à bien le vivre ou pas ? » S’il est rassuré, à partir de là, il va pouvoir utiliser son doudou et ses objets transitionnels pour pouvoir se rassurer. Sinon, ça ne fonctionne pas forcément.

Je pense à un exemple d’un enfant qui va pleurer, parce qu’il est angoissé ou qu’il n’est pas bien au moment où maman est en train de partir. Ça ne sert à rien de donner son doudou à ce moment-là, s’il est déjà en train de pleurer. Il faut d’abord aller le consoler, travailler quelque chose dans le lien pour que le doudou puisse fonctionner. Le doudou, c’est quand même quelque chose qui nous permet aussi d’éviter de pleurer. Et quand ça se produit un peu en amont du moment, on a besoin de quelqu’un. C’est pour ça que pour toutes les crèches qui mettent en place des boîtes à doudou pour éviter de les mélanger, c’est important que l’enfant puisse y avoir un libre accès. Parce que s’il a besoin de passer par un adulte pour pouvoir l’utiliser, on court-circuite le fait qu’il soit autonome avec son objet à lui, pas l’objet de quelqu’un d’autre.

 

Comment aborder le lavage du doudou avec son enfant ?

La question du lavage est toujours un peu un peu délicate. On aurait, d’un côté ceux qui disent qu’il ne faudrait jamais le laver pour que l’expérience de l’odeur évolue par elle-même. Et d’autres qui disent “Mais ce n’est pas possible avec les bactéries” ou quoi que ce soit. Avec le côté très hygiéniste dans lequel on est actuellement, ça peut être compliqué.

Ce qui est important, c’est que si on veut le laver, il faut que ce soit quelque chose qui puisse être ritualisé dès le départ et que l’enfant soit impliqué dans le processus. Qu’il accompagne le lavage, qu’il accompagne l’expérience que son doudou est en train de vivre parce qu’après tout, il lui appartient. S’il l’accompagne, en principe, ça se passe bien. De toute façon, l’odeur, quelle qu’elle soit, va évoluer. Ce qui est important, c’est cette continuité sensorielle. Ce n’est pas tant l’odeur de départ.

 

Comment aborder avec son enfant l’éventuelle réparation d’un doudou abîmé ?

La question de la réparation, c’est un peu la même chose que le lavage, : parce qu’un doudou matériel (si on est sur un objet transitionnel matériel), ça fonctionne aussi parce que ça a du répondant. Quand on le manipule, il se passe quelque chose ; quand on le pousse, il bouge … Il y a du mouvement et du corps.

Quand l’enfant grandit, au fil des manipulations, le doudou peut un peu s’étioler ou s’abîmer. Soit on le laisse vivre cette expérience, et ce n’est pas si dramatique que ça. Soit, si on veut le réparer ou autre, on associe l’enfant à la réparation : c’est quand même l’avenir de son lien à son objet qui est en train de se jouer, et pas simplement un objet qu’on répare comme on répare une table. On répare quelque chose, un lien où il faut que l’enfant puisse en maîtriser quelque chose.

Idéalement, on ne répare par le doudou de son enfant dans son dos. Ce n’est pas notre doudou.

« Mon doudou, l’objet transitionnel qui fait grandir » écrit par Adrien Blanc aux éditions In Press Eds.

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